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Et pour méditer un peu...

Le vrai combat martial

Il y a bien longtemps, dans un pays lointain, un homme avait la réputation d'être un guerrier hors-pairs.

Il avait participé à de nombreuses batailles et contribué à mettre fin à une longue et terrible guerre.

Depuis, il vivait seul et isolé au sommet d'une colline.

Le temps avait suivi son cours, des odes à ses exploits, des livres sur ses methodes de combats avaient étés écrit, souvent par des gens qui ne l'avaient jamais rencontrés. Certains qui l'avaient aperçu faisant le marché se disaient ses disciples et devenaient célèbre en utilisant son nom, d'autres cherchaient la gloire et l'attention d'autrui en le critiquant vivement et en le rabaissant sans cesse.

De tout cela, il était indifférent.

Un jour, un jeune homme venu de trés loin se présenta à sa porte et insista pour le défier en combat singulier.

"- Toi dont la réputation est si grande et surfaite, toi symbole des methodes guerrières d'un passé révolu, je te défie de m'affronter dans un combat martial moi le champion des méthodes modernes !!"

" - Jeune homme, tu es vigoureux et impétueux, rien ne semble pouvoir t'arreter, pourquoi perdre ton temps avec un vieillard tel que moi ? Tu n'y gagnerais rien et moi j'aurais beaucoup à perdre... renonce et va prouver ta valeur ailleurs."

Le jeune homme était aussi entété que fort. Il se disait qu'une victoire contre le vieux guerrier assurerait la gloire des méthodes modernes de combat, et puis le vieux ne lui semblait pas bien vaillant, il avait assurément connu des jours meilleurs, le combat ne pouvait tourner qu'en la faveur du défieur.

Après avoir longuement tenté de dissuader le jeune homme, le vieux guerrier compris que le combat était inévitable, aussi s'addressa t'il en ces termes au jeune :

" -Eh bien soit, tu veux un vrai combat martial, tu l'auras puisque rien d'autre ne peut te satisfaire. Je vais toutefois promettre que si par hasard tu devais partir en courant et t'enfuir, je n'en parlerais à personne mais que jamais plus tu ne viendras me déranger".

" - Vieux fou, moi m'enfuir devant toi ?! rendez-vous demain dans la clairière et nous verrons bien !"

Le lendemain, de bon matin, le jeune se rend sur le lieu du combat, il se campe bien droit sur ses jambes largement écartées et attend face à l'unique chemin menant à l'endroit.

Il porte l'uniforme flamboyant de son école, il est concentré et sur de lui, et il attend.

Il attend longtemps car le vieux guerrier ne semble pas pressé de se présenter. Aurait-il oublié ? Renierait-il sa parole ?

Le jeune champion commence à faire les cents pas, de temps en temps il lance un coup de pied ou un coup de poing en l'air, le plus souvent il regarde le chemin désesperement vide...

Soudain jaillissant du sous-bois derrière lui en armure complète, lance à la main, épée au côté, et poussant de grands cris effrayants, le vieux guerrier charge le jeune champion.

Celui-ci, surpris, effrayé, paniqué, ne trouve son salut que dans une fuite éperdue droit devant lui, sur le chemin qu'il avait passé tant de temps à contempler.

Le vieux ne parla à personne, à part quelques disciples liés par le secret, de cette aventure et le jeune champion ne mentionna jamais cet épisode.

Depuis, il a trouvé moyen de faire fortune en persuadant d'autres gens de sa suprématie mais jamais plus il n'a cherché à défier de vieux guerriers...

LA VERTU DE PATIENCE

Un mandarin, sur le point de rejoindre son premier poste officiel, reçut la visite d’un très bon ami qui venait lui dire au revoir.

« Sois patient surtout, lui recommanda son ami, et tu ne rencontreras aucune difficulté dans tes fonctions. »

Le mandarin dit qu’il s’en souviendrait.

Son ami lui répéta la même recommandation à trois reprises et, à chaque fois, le futur magistrat promit de suivre son conseil. Mais quand le même avis fut renouvelé une quatrième fois, il éclata :

« As-tu fini, oui ? Tu me prends pour un imbécile ! Voilà quatre fois que tu me répètes la même chose ! »

« Tu vois que ce n’est pas facile d’être patient, soupira l’ami. Je n’ai fait que répéter mon conseil deux fois de plus qu’il ne convient et te voilà déjà en colère. »

Bonnes Fêtes de fin d'année à tous.

Michel d'Aoste